TEXTES CRITIQUES

Cher Horacio,

 

Je suis si heureuse que nous puissions travailler ensemble.

Lorsque je vous ai rencontré il y a maintenant si longtemps à l’Espace Latino-Américain avec vos boîtes à lumières instables, je vous ai tout de suite aimé. Notre première exposition «Couleur Lumière» fut... lumineuse. Depuis, cahin-caha, nous avons parcouru le monde ensemble de Miami à Caracas en passant par Milan et Strasbourg. Toujours avec ce même succès nous avons fait de petits trous dans les verres.

Peu d’êtres humains, à mon sens, vous égalent. Amoureux de la lumière dès l’enfance, vous lui avez toujours été fidèle.

Il y a des vocations qui ne se démentent pas et rares sont ceux qui savent réaliser leur destin. Vous êtes de ceux-là.

La vie vous a souri, vous lui avez souri, vous êtes l’homme que l’enfant que vous étiez désirait devenir.

Vous avez su à la lumière donner une troisième dimension, celle qui donne l’espace à la toile, à l’aide d’une simple ligne blanche qui tous nous éclaire.

Il y a peu, vous découvrîtes une autre transparence et les objets qui y flottent libres de toute contrainte. Le temps y est à la lumière ce que le mouvement est au vent.

Une symphonie du présent dessinant l’arc-en-ciel de l’avenir et toujours les tableaux de demain seront les rêves réalisés de ceux que vous fîtes hier et qui ne se démentent jamais.

Enfant, vous étiez au cinéma où vous tombâtes amoureux de la lumière. Depuis, elle vous poursuit jusque dans vos pensées les plus intimes et vous avez su la suivre et lui donner votre âme... celle d’un être de lumière qui toujours lui sera fidèle.

Pour elle, vous avez su tout laisser, parents, pays, amis pour venir à Paris, descendant d’un paquebot en 1959 avec votre valise en carton, brandissant sans un sou l’étendard de nos rêves à la face du monde.

Cher Horacio, merci d’exister, merci d’être là.

 

Paris, avril 2005

Lélia Mordoch

 

 

HORACIO GARCIA ROSSI - 2014